Le chemin Roxham

Le Chemin Roxham est un passage situé à la frontière entre le Canada et les États-Unis, dans la province de Québec. Depuis 2017, il est devenu un point de passage important pour les demandeurs d’asile qui cherchent à entrer au Canada en traversant la frontière illégalement. Dans cet article, nous allons examiner l’historique du Chemin Roxham, ses implications juridiques et politiques, ainsi que les réponses des gouvernements canadiens et américains.

L’histoire du Chemin Roxham remonte à 2004, lorsque les États-Unis ont construit une barrière de sécurité le long de leur frontière avec le Canada. La barrière a été érigée pour lutter contre la contrebande de drogue et d’autres activités criminelles transfrontalières. Cependant, la barrière a également rendu plus difficile pour les personnes qui cherchent à fuir les persécutions dans leur pays d’origine de demander l’asile au Canada.

En 2017, le gouvernement américain a annoncé qu’il mettait fin au statut de protection temporaire pour les Haïtiens qui avaient fui leur pays à la suite du tremblement de terre de 2010. Cette décision a été suivie d’autres actions du président américain de l’époque, Donald Trump, pour limiter l’immigration aux États-Unis. Ces politiques ont incité un grand nombre de personnes à chercher refuge au Canada.

Le Chemin Roxham est devenu un point de passage important pour les demandeurs d’asile, car il est situé à une distance de marche de la frontière et offre une route facile à traverser. Les demandeurs d’asile peuvent simplement marcher sur un petit pont qui traverse un ruisseau et entrer au Canada sans être interceptés par les autorités américaines.

Cependant, la légalité de ce passage est discutable. En vertu de l’accord de tiers pays sûrs, les demandeurs d’asile qui arrivent au Canada en provenance des États-Unis sont généralement renvoyés aux États-Unis pour demander l’asile là-bas. Cet accord repose sur l’hypothèse que les États-Unis sont un pays sûr pour les demandeurs d’asile. Cependant, de nombreux demandeurs d’asile estiment que les États-Unis ne sont pas un endroit sûr pour eux en raison des politiques anti-immigration de l’administration Trump.

Le gouvernement canadien a adopté une position ambivalente sur le Chemin Roxham. D’un côté, il a annoncé qu’il respecterait l’accord de tiers pays sûrs et renverrait les demandeurs d’asile qui traversent le Chemin Roxham aux États-Unis. De l’autre côté, il a également déclaré que les demandeurs d’asile ont le droit de demander l’asile au Canada et que leur demande serait traitée conformément à la loi canadienne.

En 2021, le gouvernement canadien a annoncé qu’il mettait fin à l’accord de tiers pays sûrs avec les États-Unis. Cette décision signifie que les demandeurs d’asile qui arrivent au Canada par le Chemin Roxham peuvent désormais présenter leur demande d’asile à la frontière et avoir une chance d’obtenir le statut de réfugié au Canada. Cependant, les demandeurs d’asile doivent toujours passer par un processus de demande d’asile et satisfaire aux critères d’admissibilité en vertu de la loi canadienne sur l’immigration.

La décision de mettre fin à l’accord de tiers pays sûrs a été largement saluée par les groupes de défense des droits des réfugiés et des immigrants, qui ont critiqué l’accord pour avoir refoulé de nombreux demandeurs d’asile vers les États-Unis, où ils ont souvent été confrontés à la détention et à d’autres formes de mauvais traitements.

Cependant, certains critiques ont averti que la fin de l’accord de tiers pays sûrs pourrait encourager encore plus de demandeurs d’asile à traverser la frontière de manière irrégulière et à utiliser des passages comme le Chemin Roxham. Les autorités canadiennes ont donc mis en place des mesures pour gérer le flux de demandeurs d’asile, notamment en augmentant les ressources pour traiter les demandes d’asile et en renforçant la surveillance et la sécurité à la frontière.

Le Chemin Roxham est donc devenu un symbole de la crise mondiale des réfugiés et de la complexité de l’immigration et de l’asile.

Auteur de l’article : Charles-Henry

Expatrié depuis plusieurs années, je suis maintenant installé au Québec. Je vous livre mes expériences de vie, et mes astuces pour faciliter votre installation.