Le Canada a mis en place toute une politique de programmes d’échanges internationaux qui permet aux étudiants et aux jeunes travailleurs de travailler temporairement dans un autre pays pour acquérir de nouvelles compétences, pour avoir accès aux valeurs du pays hôte et pour mieux comprendre d’autres cultures.
Comme son titre l’indique, il s’agit d’échanges…. Soit, des Canadiens partent à l’étranger et d’autres viennent au Canada et ce de façon temporaire.
Les programmes sont contingentés et gérés par le bureau des Programmes internationaux pour les jeunes (PCEE) du Ministère des Affaires Étrangères et du Commerce International, qui négocie les conditions des ententes individuelles et détermine le nombre maximal d’admissions aux programmes par année.
Le programme qui a le plus de succès est le permis vacances-travail (PVTE et PVT), qui vise à fournir aux étudiants des niveaux universitaire et collégial et aux récents diplômés l’occasion de combiner des périodes d’emploi avec des périodes de loisir et d’exploration du pays hôte.
L’élément essentiel du PVT est que le titulaire est autorisé de travailler pour n’importe quel employeur au Canada sans avoir recours à un AMT (avis sur le marché du travail) auprès de Service Canada. Certains employeurs sont friands des pvtistes mais il reste toujours que 12 mois passent vite et certaines situations deviennent dramatiques quand l’heure de dire Au revoir arrive !
Les candidats qui désirent venir au Canada sous un PVT peuvent présenter leurs demandes directement à un bureau à l’étranger. Environ une vingtaine de pays font partie de l’entente avec le Canada. Attention, les règles ne sont pas toutes identiques d’un pays à l’autre, vérifiez bien auprès du bureau qui gérera votre demande les informations d’inscription pertinentes. D’autre part, si vous êtes en couple, vous devez effectuer deux demandes bien distinctes, à moins que l’un des deux ne veuille pas travailler et juste profiter de 12 mois…. de vacances ! Il est important alors de demander un visa Visiteur.
Tous les citoyens étrangers qui participent à ce programme, à l’exception des citoyens des États-Unis, doivent présenter leur demande de permis de travail à l’étranger en vertu du règlement de l’immigration et de la protection des réfugiés, article 198(2)c). Les demandeurs doivent être citoyens des pays avec lesquels le Canada a conclu ces ententes fondées sur la réciprocité, et présenter une demande au bureau responsable de leur pays (c.-à-d. que les Australiens doivent soumettre leurs demandes à Sydney, les Suédois, à Londres, etc.).
Les citoyens des États-Unis admis à un de ces programmes de réciprocité peuvent soumettre leurs demandes de permis de travail à n’importe quel consulat ou aux points d’entrée. Comme le contingent n’est généralement pas dépassé, il n’est pas nécessaire actuellement d’en confier la gestion à un bureau aux États-Unis. Les candidats doivent être munis d’une lettre d’acceptation des organismes participants.
Comme je l’indiquai plus haut, le PVT est un moyen excellent pour venir «essayer» le Canada. Le Québec et les autres provinces n’interviennent pas dans la sélection ou la désignation de candidats. Tout se passe au niveau du palier fédéral, inutile donc de demander un CAQ (certificat d’acceptation du Québec) ! Par contre, pour celui ou celle qui cherche un moyen rapide et sans trop de tracas pour pouvoir travailler au Canada, attention la facture peut être salée en bout de ligne ! Il ne faut pas prendre un PVT pour «soulager votre migraine» si je peux m’exprimer comme ça ! En effet, le PVT va résoudre votre situation efficacement mais pour une courte durée… dès l’année écoulée, vous devrez repartir dans votre pays d’origine ! La situation devient encore plus stressante dès lors que vous avez déposé pendant votre PVT une demande de résidence permanente. CSQ ou pas CSQ, vous devrez demander un nouveau statut légal pour rester au pays… Vous êtes vraiment assis entre … deux chaises !
Que fait-on ?
Comme un PVT n’est pas renouvelable et que vous ne pouvez pas cumuler plus que deux programmes destinés aux échanges internationaux des jeunes, il faut s’assurer que vous n’avez pas déjà été antérieurement au Canada avec un permis de travail stagiaire ou d’échange universitaire. Si c’est le cas, voyez les autres points que je vais énoncer plus tard. Sinon, vous pouvez demander un permis de travail en emploi de perfectionnement qui fait partie des programmes d’échanges internationaux au même titre que le PVT.
Ce programme destiné aux jeunes (- de 35 ans) permet d’obtenir de l’expérience professionnelle. C’est un permis de travail fermé, c’est à dire, valide qu’auprès d’un seul employeur ! Il est émis pour 12 mois avec possibilité de l’étirer encore 6 mois. De rares cas, voire des exceptions d’exception permettent de changer d’employeur et encore vraiment, ne pas prendre pour acquis ! Le hic, est que l’emploi de perfectionnement, tout comme le PVT est contingenté… premier arrivé, premier servi ! Et encore une fois, c’est du temporaire ! Si votre intention au départ est d’y rester, ce n’est qu’un «patch» de plus que vous collez sur votre statut au Canada… et si vous n’aviez pas encore entrepris vos démarches pour la résidence permanente, c’est le moment d’y songer sérieusement.
Maintenant, supposons que vous n’êtes pas éligible pour un emploi de perfectionnement ou qu’il n’y en a plus ! Explorons d’autres voies… La première serait d’évaluer la pertinence d’obtenir un permis de travail en bonne et due forme. Il est important de bien évaluer l’importance de votre poste afin que votre employeur, qui tient tellement à vous, puisse justifier auprès de Service Canada qu’aucun Canadien ou résident permanent sans emploi peut occuper votre poste ! C’est dur mais c’est la réalité. Il arrive aussi que si vous avez déjà obtenu votre CSQ, envoyé le reste de la procédure au fédéral et que votre employeur argumente la situation de façon sincère auprès de Service Canada que vous receviez la fameuse validation et CAQ !
Par exemple, il y a eu le cas d’une jeune Française qui travaillait dans un hôtel au Québec. Elle était ici en tant que Pvtiste. Vers la fin de sa fameuse année, son employeur nous a contactés expliquant que la demoiselle en question finissait dans un mois et que c’était la panique à bord ! En effet, comme la jeune fille avait son CSQ et avait même passé sa visite médicale, ils pensaient tous qu’elle pouvait continuer de travailler tranquillement les deux mains dans les poches ! Et non !!! Ils ont contacté le service aux employeurs de Service Canada et ont argumenté que bien que le poste de la jeune fille puisse être occupé par n’importe qui, il était crucial pour le bon fonctionnement de l’établissement qui de surcroît entrait en période estivale, qu’elle puisse continuer de travailler après l’expiration de son PVT. Non seulement, du temps de recruter la nouvelle perle rare, la former au même niveau que la demoiselle, d’ici là, cette dernière recevrait sa résidence permanente. Et comme elle deviendra résidence permanente, elle en serait une … avec un emploi, sans besoin de se chercher un emploi ! Service Canada a évalué la situation de façon positive et cette jeune fille a pu rester sur un permis de travail de 6 mois, du temps que sa résidence permanente arrive ! Encore une fois, comme vous le voyez, c’est tenter le diable ! Couvrez vos arrières ! Jouer à ce jeu, pourra vous donner un goût amer si tout ne marche pas comme notre demoiselle !
Une autre solution aussi… si vous désirez vous perfectionner, non en emploi mais en tant qu’étudiant pourquoi ne pas entreprendre des études complémentaires. En obtenant un permis d’étude, vous valoriserez votre parcours académique tout en continuant à vivre au Québec et même avoir la possibilité de travailler à temps partiel ! Lisez le document en référence au permis d’études pour plus d’informations à ce sujet,
Et finalement, si rien de tout ça fonctionne et que vous avez de l’argent en poche… jouez au touriste du temps que votre visa de résidence permanente arrive ! En justifiant que vous avez déposé une demande de résidence permanente et que vous avez assez d’argent pour pouvoir couvrir vos dépenses, demandez au point d’entrée ou au centre de traitement de Vegreville (CIC) un visa visiteur…. et oui, même si vous êtes ressortissant d’un pays qui n’a pas besoin de visa pour entrer au Canada, vous serez en un statut légal mais vous ne pourrez pas travailler…
En conclusion, je pourrai dire que le PVT est un doux et beau rayon de soleil mais soyez prévoyant(e)s et ne vous laissez pas surprendre par les gros nuages qui arrivent derrière ! Prévoyez votre parapluie, voire votre… parasol !